Bourse d’écriture FADEL/N2L – Normandie 2021

Genre : Tragédie sociale

Personnages :   8

Décor : Un plateau avec des accessoires simples et des effets de lumière. Un espace impersonnel et froid.

Durée : environ 1h45min.

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AVIS – Association Beaumarchais-SACD

Avis : Une pièce délirante et violente qui met en scène un avenir possible, celui de nos sociétés capitalistes, inhumaines, poussées à leur paroxysme. Au début, les personnages parlent d’eux avec bonhommie mais très vite sont perçues les failles à travers des phrases toutes faites, celle du Pôle emploi, des publicistes, des enquêtes téléphoniques et du marketing. Les individus commencent à péricliter comme des êtres qui ne s’appartiennent plus et tendent à ressembler à des produits télévisuels, formatés. L’univers du travail est concentrationnaire et toute forme d’individualité est tuée. C’est la représentation d’un monde malade qui tue sa population perçue comme inutile, hors norme et non rentable. C’est un programme politique nazi qui éradique le chômage en déportant les sans emploi. C’est une tragédie sur notre devenir possible, sur un monde que l’on fabrique en nous inconsciemment. C’est une vision très noire de nos sociétés qui se transforment en monstres et dévorent ses petits. Comme si le monde courrait à sa perte indéfiniment. La solution proposée est celle de la guérilla, de la révolte armée. C’est une vision pessimiste et corrosive de l’avenir qui se nourrit de nos expériences fraîches du nazisme et du stalinisme. Dans cette horreur mise en scène, il y a des dialogues et des personnages très drôles, un humour très noir et très réussi : La plupart des répliques éructées par la hiérarchie sont inspirées de la terminologie du monde du travail, du management opérationnel, des traders ou autres : ça cogne !